Non classé

Classé 10e marché du e-commerce en Afrique, le Cameroun dispose d’un grand potentiel à exploiter

Jumia, l’ex leader du e-commerce en Afrique, a fermé boutique au Cameroun. De bonnes sources, cette plateforme opérationnelle dans le pays depuis 2013, attend simplement de boucler les dernières commandes de ses clients, avant de plier bagage. Comme motif de son départ, sans être plus explicite, Jumia évoque l’immaturité du marché camerounais en matière de e-commerce.

 Le départ de Jumia survient 3 ans seulement après celui de Cdiscount. Ce site français de e-commerce, appartenant au groupe de grande distribution Casino, avait lancé ses activités au Cameroun en décembre 2014 avant de les cesser en 2016.

Justifiant cette décision, Cdiscount avait mis à l’index de longs délais de passage des marchandises au port de Douala, ainsi que la concurrence farouche que lui livraient alors des sites locaux proposant des produits contrefaits ou bas de gamme, à des prix très bas.

 Cdiscount parti, Afrimalin, start-up spécialisée dans le e-commerce, annonçait le lancement de ses activités dans huit pays, dont le Cameroun, le 15 septembre 2016. Trois ans plus tard, en dépit de la fusion (en février 2018) de ce site de petites annonces avec l’opérateur camerounais Kerawa, les résultats de l’expansion d’Afrimalin au Cameroun ne semblent pas crever l’écran.

Idem pour la start-up française Afrimarket qui, après la Côte d’Ivoire, a décidé de se lancer dans le e-commerce au Cameroun, au terme d’une opération de levée de fonds lui ayant permis de mobiliser une enveloppe globale de 10 millions d’euros (6,5 milliards de FCFA) auprès d’investisseurs internationaux. Malheureusement, depuis septembre 2019, Afrimarket a demandé son placement en liquidation judiciaire au tribunal de Paris.

Un géant aux pieds d’argile

L’aventure de cet autre opérateur en Afrique et particulièrement au Cameroun n’aura duré que quelques années. Mais, en fin de compte, apprend-on de bonnes sources, les investisseurs se sont retirés face à la prédominance de Jumia, qui vient lui aussi de jeter l’éponge au Cameroun.

Ces départs de grands opérateurs du e-commerce sont pourtant aux antipodes des atouts et même du potentiel du Cameroun dans ce secteur. En effet, dans son rapport 2018 sur l’indice du e-commerce en Afrique, document rendu public lors de la Semaine africaine du commerce électronique, qui s’est déroulée à Nairobi (Kenya) du 10 au 14 décembre 2018, la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (Cnuced) révèle que le Cameroun est désormais le 10e marché africain du commerce électronique.

Unique pays d’Afrique centrale à figurer dans le top 10, le Cameroun doit son classement à des scores tous supérieurs à la moyenne africaine sur les quatre critères autour desquels s’est articulée l’élaboration de ce classement, révèle le rapport de la Cnuced. Il s’agit, apprend-on, du nombre d’acheteurs en ligne, du niveau de sécurité des serveurs, de la facilité de paiement et de la facilité de livraison.

Autant d’atouts que semblent cacher de nombreuses autres réalités structurelles, qui sont visiblement incompatibles avec l’éclosion d’un véritable marché du e-commerce dans le pays.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *